Rémunération des dirigeants : la crise affecte plus les femmes
Ce n'est pas le seul enseignement de cette étude menée sur 2.704 entreprises américaines cotées. Ainsi, en moyenne, le montant total perçu par les directrices exécutives (« chief executive officer ») équivaut à 58 % des émoluments reçus par leurs homologues masculins l'année dernière. Parmi les 150 plus hauts revenus recensés, on ne trouve qu'une seule femme : Martine A. Rothblatt, directrice exécutive du fabricant de médicaments United Therapeutics Corporation, à 22 millions de dollars de rémunération totale. Un résultat à comparer au pactole touché par le dirigeant américain le mieux payé en 2008 : Stephen Schwarzman, le patron du groupe de capital-investissement Blackstone, avec 702 millions de dollars. L'essentiel de ces écarts repose sur une variable : les bonus (rémunérations variables, stock-options et/ou actions « gratuites » exercées). Car, contre toute attente, en prenant pour base la seule rémunération fixe, les dirigeantes battent les dirigeants : leur revenu médian affiche même 40.000 dollars de plus. Les dirigeants mâles se rattrapent assez facilement en s'octroyant 3,5 fois plus de bonus discrétionnaires que les directrices générales.
Autant de comparaisons rendues plus difficiles par un fait simple et prévisible : la sous-représentation des femmes dans les instances dirigeantes des sociétés. En tout, elles représentent 3 % de l'échantillon sondé. Et sans surprise, elles sont plus présentes dans les petites valeurs que dans les grandes. On trouve ainsi 22 femmes dirigeantes parmi les valeurs du S&P SmallCaps, contre 13 dans l'illustre S&P 500. Ces seules indications prouvent que les femmes ont plus de chances de diriger des sociétés à capitalisation boursière plus restreinte, où les rémunérations sont potentiellement plus faibles.